La Ligue du LOL, symbole du harcèlement dans le milieu du journalisme

Après le monde du cinéma, c'est maintenant au tour du journalisme d'être entaché par une affaire de harcèlement. En effet, depuis 2009, plusieurs journalistes français réunis autour de Vincent Glad, travaillant à Libération, se sont rendus coupables de cyber-harcèlement sur les réseaux sociaux. Pour réaliser leurs méfaits, ces journalistes avaient créé un groupe Facebook privé baptisé "Ligue du LOL". Abrités derrière l'anonymat, ils en ont profité pour se livrer à des activités de type trolling.

                                             
 Le journaliste Vincent Glad


Au début, les membres de ce groupe échangent sur "ce qui est cool et ce qui ne l'est pas". Puis, ils se transforment rapidement en véritables prédateurs et dressent des listes de "gens à humilier".

Chacun se laisse prendre au jeu et très vite, se met en place une spirale d'injures et d'invectives. Sexisme, homophobie, antisémitisme, tout y passe. Si bien que la Ligue du LOL finit par sortir de l'anonymat qu'elle s'était fixé. Très vite, les protagonistes perdent leur travail les uns après les autres.

Je suis parti à la rencontre d'un journaliste qui a côtoyé Vincent Glad pendant des années : "J'étais à l'ESJ (Ecole de journalisme de Lille) avec lui. Déjà à l'époque c'était un vrai connard, mais très intelligent, très sûr de lui et de sa supériorité intellectuelle. Si je l'avais devant moi actuellement, il passerait un sale quart d'heure".

Suite à cette affaire, une enseignante de l'IHEI, établissement où j'étudie, s'est adressé à la classe et a demandé à l'assistance si quelqu'un s'était déjà fait "agressé ou harcelé sexuellement". Aucune réponse. Seulement quelques "non" et des ricanements au fond de la classe.

Les affaires concernant Harvey Weinstein ou la Ligue du LOL auront eu au moins un effet positif : celui de faire prendre conscience que le harcèlement sexuel touche absolument tous les milieux. Que cela soit dans le cinéma, le monde des médias, le milieu politique ou encore dans l'Eglise, il n'existe que très peu de femmes qui n'ait jamais eu affaire à un harcèlement ou à une agression pure et simple. D'aucuns prétendent qu'avec le mouvement #MeToo, "la parole s'est enfin libérée". Reste maintenant à attendre que la parole cède la place aux actes pour que l'on puisse dire "les femmes se sont enfin libérées".

Lucien Petit-Felici

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